Goulet / Orne / Normandie / France
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Au détour des chemins

les routoirs et la culture du lin

Découverte de la présence de routoirs

Dans les archives communales une délibération du 11 février 1821 ainsi qu’un plan font
état de l’emplacement de 22 routoirs sur une portion de terre nommée ( Les Routoirs
du Marais ), un 23ème emplacement était laissé comme lavoir public .

Les routoirs ou rouissoirs sont des fosses remplies d’eau où l’on y faisait rouir le lin ou le
chanvre. Ils étaient alimentés en eau par la source de la fontaine St-Martin
(actuellement le lavoir de l’église ) et les fossés de ruissellement pluvial qui drainaient le
hameau de l’Ormel et celui de la Croix. Ces eaux de surface s’écoulaient ensuite dans les
prairies humides du bord de l’Orne souvent inondées et toujours plus ou moins
marécageuses .

Après arrachage du lin ou du chanvre, celui-ci est mis à rouir. Le rouissage est un
processus bactérien qui décompose la pectine, une sorte de gomme qui maintient les
fibres entre elles et au bois . Pour que cette décomposition s’accomplisse correctement,
il faut un certain degré d’humidité et de température .

Les routoirs du marais étaient encore en activité en 1821

Le lin était cultivé à Goulet dès le Néolithique

Le lin (origine latine : linum usitatissimum) était déjà utilisé par les hommes du
Paléolithique il y a au moins 36 000 ans (cf : fibres découvertes en Géorgie occidentale en 2009) .
Il faudra attendre la période Néolithique ( 8 000 ans avant notre ère ) pour que le lin soit
cultivé et utilisé principalement pour la confection de vêtements . Le lin était
vraisemblablement cultivé à Goulet à cette époque.

La culture du lin à Goulet s’est ralentie , sinon arrêtée à la fin du 19ème siècle supplantée
par l’industrie textile du coton . Réintroduite dans la région au 20ème siècle par des agriculteurs flamands, la culture redémarre timidement dans les années 1950, puis plus vigoureusement depuis les années 2000 .

Le lin ,c’est un peu l’or vert de la Normandie qui en est la première région productrice au monde.
55% de la production mondiale provient de la région normande ( Seine Maritime, plaine de Caen, Eure ).
La Normandie représente 64 % des surfaces françaises cultivées en lin textile . Un hectare de lin
fournit près de 2 tonnes de fibres longues ( les plus précieuses ) et 7 tonnes de paille .

Ces panneaux sont visibles dans le chemin dénommé  » Chemin des routoirs du marais »

Archives communales – délibération du 11 février 1821

Traduction des archives communales – délibération du 11 février 1821

emplacements des routoirs

Plan des 22 emplacements des routoirs et un 23éme comme lavoir public

Les routoirs du Marais en 2017

Le routoir de Fontaine à Goulet

En 2000, M. Famechon, maire, propose à un groupe d’adolescents de Goulet de débroussailler le chemin qui relie la mairie au bas de la rue du Buisson pour en faire un sentier de randonnée. Ce chemin existait déjà en 1805 (voir annexe). En partant de l’église ou en partant du hameau du Buisson, il conduisait à la ferme du Marais (aujourd’hui disparue) mais dont les ruines étaient encore visibles dans les années 1950. Il rejoignait ensuite la ferme de Villeneuve puis la ferme du Prieuré en longeant l’Orne. Ce chemin donnait accès aux herbages situés le long de l’Orne. Le nom de quelques-uns d’entre eux est sans équivoque : Le Marais Durand, les Maraisquets, le Pré du Marais. Al’époque, ces marais s’étendaient de part et d’autre de l’Orne, au sud d’Argentan jusqu’à Aunou-le -Faucon. Le chemin menait aussi aux routoirs du marais, ces fosses remplies d’eau où on y faisait rouir le lin.
Ce chemin n’étant pas dénommé, le conseil municipal a demandé en 2016 à l’association Patrimoine de Goulet de proposer des noms. Dans un premier temps il fut dénommé  » le chemin des anciens marais » puis en 2021  » le chemin des routoirs du marais ».